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Christian Giannini : « Pas là pour me vanter ni être populaire » (1/2)

Élu lundi soir président du Hyères Toulon Var basket, Christian Giannini est un entrepreneur qui compte amener ses compétences au sein du club. Pendant une demi-heure, il a répondu à nos questions. Le style est direct - à l'opposé de son prédécesseur, le discret Roland Palacios - et la volonté est forte. Son ambition est de retrouver la Pro A d'ici 2017. Mais ça passera par le développement du club, notamment au niveau du sponsoring.

Première partie de cet entretien avec le nouvel homme fort du HTV.

 

AS83 : Monsieur Giannini, la question que tout le monde se pose, c'est pourquoi venir au HTV ?
CG : Parce qu'on est venu me chercher. Car ce n'était pas quelque chose qui me trottait dans la tête. Je suis un investisseur qui, depuis quelques années, s'occupe d'acheter et de développer des sociétés. On m'a sollicité pour que apporter au sein du HTV les compétences que je mets dans les structures privées dont je m'occupe. Si j’ai accepté cette démarche, c’est pour me donner un nouveau challenge. Je ne suis pas là pour me vanter d'injecter quoi que ce soit dans le club ni pour être populaire. Je suis là pour organiser la manière de travailler, mettre en place tout un système de développement économique, consolider les finances du club. Je veux remettre le club du HTV dans une position plus confortable à tous les niveaux. Et ainsi prévoir une montée en Pro A dans les années à venir.

« Ne plus continuer à vivre des deniers publics »

AS83 : Vous voulez rallumer la flamme ?
CG : Si je n’étais là que pour ça, je vous garantis que ce serait pour moi du pain béni (sourire). Non, il y a beaucoup de choses à mettre en place. Et si tous les ingrédients n'y sont pas, on ne montera pas.

AS83 : Comment va se matérialiser votre apport personnel ?
CG : Sur le plan financier, ça restera du mécénat. Les structures dont je m'occupe ne seront pas sur le maillot du club. Au niveau du temps passé, on va dire qu'en ce moment, ma présence au club impacte obligatoirement sur ma présence dans mes sociétés. Mais j'ai suffisamment d'excellents collaborateurs pour me le permettre.

AS83 : Vous avez déjà déclaré que le partenariat privé était votre principale préoccupation ?
CG : Aujourd'hui, on ne doit plus continuer à vivre des deniers publics. On a un budget vraiment dérisoire. Un club de Fédérale 2 comme le RCHCC a un budget supérieur au notre (1,5M€ contre 1,2). S'il y a une disparité entre un club associatif de quatrième division et un club de Pro B, professionnel, c'est au niveau du sponsoring. Il y a donc un réel travail de fond à réaliser et on s'y attèle depuis plusieurs jours. Je suis sur que les partenaires privés suivront si les résultats sportifs sont là.

« La même chose qu'une entreprise privée »

AS83 : Êtes un amoureux du sport ?
CG : Oui, on peut dire que je suis un amoureux du sport. J’adore surtout les sports collectifs parce que ça génère une cohésion, une camaraderie. Dans les sports co', c’est "tous ensemble". On gagne ensemble, on meurt ensemble.

AS83 : Comme pour une entreprise finalement.
CG : Exactement ! Les gens qui sont dans le monde du sport me disent que le sport, le basket, c’est quelque chose un peu de spécial. Moi je dis non, ce n’est pas spécial. Ce sont des humains à gérer, à motiver, à faire fonctionner ensemble pour monter une équipe. Et le patron est là pour faire passer un message. Pour moi, c'est la même chose qu'une entreprise privée.

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AS83 : Pour le développement du HTV, avez-vous un club qui pourrait servir de référence ?
CG : Pas du tout. Je n'ai pas de modèle. Dans la vie, je n'idolâtre personne. Je ne suis pas non plus quelqu'un qui copie. J'essaie toujours de faire ce que je sais faire. Et ce que je fais, c'est moi.

« J'aurais du arriver en février »

AS83 : À quand remontent les premiers contacts entre vous et le HTV ?
CG : Ça date du mois de janvier. J’aurais dû arriver en février. Ce n'est pas qu'il n'y a pas eu d'accord mais l’ancien président pensait monter en Pro A, ce qui lui aurait permis d'avoir des subventions publiques supplémentaires, et donc d’assainir le club, ainsi qu'un peu plus de sponsoring. Au final, mon arrivée ne s'est pas faite tout de suite. Et j'ai appris plus tard qu'il avait aussi en tête de signer un partenariat avec le RCT. Mourad Boudjellal lui avait certifié que si ce partenariat se faisait, ça lui permettait d’injecter directement 600 000 euros dans le club. Cette somme plus 500 000 euros de fonds publics, ça lui permettait de monter une équipe de Pro A. Malheureusement, on sait ce qui est arrivé, avec cet échec au premier tour des play-offs. Je lui avais pourtant dit.

AS83 : Sur la page facebook du HTV, vous avez dit que vous n'étiez pas favorable dans l'immédiat à un projet multisports avec le Rugby Club Toulonnais.
CG : Pas dans l’immédiat mais même pour l’avenir. Il peut y avoir des aides. "Président, vous pouvez nous filer un coup de main en mettant dans vos magasins une collections de maillots du HTV ?". Il peut y avoir des échanges d'idées, économiques, à n’importe quel niveau mais ça en restera là. Le RCT est une grosse machine qui a une histoire. Mais le HTV a aussi une histoire et on ne peut pas dire "de ces deux histoires, on ne va en faire qu’une". En tout cas, pour moi, ce n’est pas possible.

« On ne met pas les ingrédients nécessaires pour être reconnu »

AS83 : Et est-ce difficile d'exister dans un endroit où le rugby, mais également le foot, sont davantage populaires que le basket ?
CG : Je ne crois pas que ce soit une question de popularité. Alors bien sur que le HTV n'est pas centenaire comme le RCT, n'a pas les même résultats mais le HTV aussi a eu ses jours de gloire. Certes, il y a eu une descente et d'importants problèmes financiers mais je pense que si le club est moins reconnu aujourd'hui, c'est parce qu'on n'y met pas les ingrédients nécessaires pour l'être.


La suite vendredi matin sur ActuSport83.

 

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