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Christian Giannini : « C'est moi qui validerai les choix » (2/2)

Suite de l'entretien avec Christian Giannini, le nouveau président du HTV. Dans cette deuxième partie, il est question d'objectifs sportifs, de sa fonction de président ou encore de remplissage de salles.

 

AS83 : Dans la première partie, vous évoquiez le développement du club sur le moyen terme. Mais quels sont les objectifs sportifs du HTV cette saison ?
CG : Je vais vous sortir une phrase bateau : "on va essayer de se maintenir". Mais ça, vous l’entendez chaque année pour n’importe quelle équipe de sport. Sincèrement, je pense que le club a fait un bon recrutement, avec des joueurs de qualité et un bon entraîneur. Après, il y a toujours des inconnues. C'est la première expérience de Kyle (Milling, le nouvel entraîneur) à ce niveau, avec la responsabilité des résultats et il y a un nouveau groupe, beaucoup de nouveaux joueurs. On s'est quand même gardé un peu de manne financière pour un troisième Américain. À demi-mots, on espère jouer les play-offs, bien sur. Mais pour cette première saison, on va surtout faire ce qui aurait dû être fait depuis des années, à savoir former un groupe homogène, un groupe de battants, avec la rage de vaincre, et envisager d’aller un peu plus loin avec ces joueurs et ce staff.

« La volonté de travailler dans la durée »

AS83 : Ce qui veut dire que vous voulez vous appuyer dans la durée sur un noyau dur de joueurs, dans un sport pourtant reconnu pour avoir des contrats de courte durée ?
CG : C’est ma volonté, en effet. Vous savez, quand on a un bon joueur ou un bon entraineur, on veut éviter de se le faire piquer. C'est le but, non ? Et puis, c'est nécessaire. Je prends un exemple :  si vous avez un joueur que le public adore et que l’année d’après, il ne le revoit plus, le public va ressentir comme un manque. Le public, il cherche quoi ? La victoire, bien entendu, mais surtout voir des joueurs auxquels il peut s'identifier. Même si j'estime que le collectif passe avant tout, c'est important d'avoir des joueurs connus et reconnus pour véhiculer une bonne image. Sinon difficile pour nous de faire le plein dans nos salles.

AS83 : On pense à Axel Julien en vous écoutant.
CG : Voilà. C'est sur qu'il pouvait difficilement rester au HTV mais je pense que si mon arrivée s'était faite en janvier-février, on aurait pu le garder. Peut-être aussi qu'on aurait gardé le coach (Laurent Legname). Maintenant, ils sont partis et ça va donner une chance à d’autres personnes. Ça permet notamment à Kyle, une personne qui a l’air très bien, d’avoir toutes ses chances d’exister en tant qu’entraineur d’une équipe professionnelle.

« Je prends des décisions que j'estime justes »

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AS83 : Justement, êtes-vous intervenu dans le choix des joueurs et dans l’aval pour le coach ?
CG : Non, absolument pas. Ce qui ne se fera pas les prochaines années car ce sera moi qui validerai les choix. Même si Philippe Legname (NDLR : le directeur général) a beaucoup plus de compétences que moi dans le basket, il a d'ailleurs toujours fait une très bonne équipe avec trois francs six sous, la décision finale doit rester au président. Pour les recrutements futurs, le coach fera passer ses idées, monsieur Legname donnera les siennes et je donnerai les miennes. Puis je déciderai. Mais je suis quelqu’un d’assez ouvert, très à l’écoute, qui tiens compte de tout ce qu’on me dit. Donc en règle générale, la décision que je prends est une décision collégiale que j'estime juste. Ça se passera comme ça sur le plan sportif mais aussi sur les plans extra-sportif, administratif, social, etc ...

AS83 : Sur le compte facebook du club, vous avez parlé d'un renforcement du corps médical. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
CG : Aujourd’hui, il y a un médecin et un kiné qui viennent le jour du match et ce dernier reçoit nos basketteurs quand ils en ont besoin. Mais cette façon de faire, c’est très amateur. Les joueurs ont besoin de quelqu'un de présent dès qu'ils ont un pépin, à qui ils pourront dire "j'ai bobo là, j'ai bobo ici". Non tu n'as pas bobo, tu continues car de toute façon, tu n'as pas de kiné. Je vais donc rencontrer les gens déjà en place pour voir de quelle manière on peut mettre en place un investissement différent.

« Faire venir des gens pour faire venir des gens, je ne suis pas pour »

AS83 : Vous parliez précédemment de faire le plein des salles. Le club a longtemps fait de la gratuité, moins la saison dernière. Allez-vous continuer dans ce sens ?
CG : L’entrée, elle est de 8 ou 10 euros pour les premières places. Je pense que c’est quelque chose de très abordable parce que je pars du principe que l’on est un club professionnel. On n’est pas un club amateur donc on ne peut pas parler de gratuité. Il y en aura bien sur. Des enfants à faire venir, des invités, des échanges avec des associations mais ce sera régulé. Je préfère jouer devant 500 spectateurs payants que devant 2000 spectateurs qui viennent uniquement parce que c’est gratuit. Faire venir des gens pour faire venir des gens, je ne suis pas pour. À nous aussi de créer un spectacle autour du match. Avant, pendant et après. Ce ne sera pas du niveau de la NBA mais il faut donner de la gaieté à un match. Maintenant, si on ne remplit pas les salles, il faudra se poser les bonnes questions. Peut-être qu'on ne sera pas capable de se faire aimer.

AS83 : Dernière question : y aura-t-il des changements au niveau de l'alternance entre les deux salles (le Palais des Sports à Toulon et l'Espace 3000 à Hyères) ?
CG : On y travaille encore mais ce sera sans doute dans la lignée de ce qu'il s'est passé la saison dernière. On a la chance d’avoir deux belles salles de basket. Maintenant, le plus compliqué, c'est de dire aux Toulonnais "venez voir un match à Hyères" et de dire aux Hyérois "venez voir un match à Toulon". Pour moi, quand on aime un club, on peut faire les dix kilomètres qui séparent les deux salles. Et je pense que c'est possible car il y a un vrai public HTV ici.

 

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