Troisième ligne de l'US Seynoise, Julien Orméa est aussi le préparateur physique de l'équipe féminine du Toulon Saint-Cyr Var handball. Portrait de ce solide gaillard de 25 ans, passionné par son métier.
Appartenir à deux clubs, dans deux disciplines différentes, ce n'est pas la chose la plus commune dans le sport. Et ça l'est encore moins quand ces disciplines sont le rugby masculin et de handball ... féminin. Pourtant, c'est ce qui arrive à Julien Orméa depuis deux saisons. Le samedi soir, il officie en LFH en tant que préparateur physique des filles de Toulon Saint-Cyr. Le dimanche, il est sur les terrains de Fédérale 1 avec l'US Seynoise, au poste de troisième ligne centre.
Une rencontre décisive
Car avant tout, le rugby, c'est sa première passion. Rapidement professionnel à Nice (Fédérale 1), il croise la route de Martial Cottin, le manager de l'USS, en sélection du Comité Côte d'Azur, avec qui il remporte d'ailleurs le Challenge des Comités en 2013 au Stade de France. Dans la foulée, il s'engage avec le club seynois. Mais à Nice, il rencontre surtout Nicolas Szezur, qui officie depuis à Perpignan (ProD2). Une rencontre décisive pour Julien. « Par ses exercices, sa manière de travailler, Nicolas m'a fait aimer le métier de préparateur physique, admet-il. Et ça me convenait car j'ai toujours voulu faire un métier en rapport avec le sport ». Du coup, après un Bac Pro Électrotechnique, il change complètement de voie. Direction l'Université de Nice et l'UFR STAPS. Licence Entraînement Sportif dans la poche, il est désormais en Master.
Passé par le centre de formation du RCT dans sa jeunesse, il se dirige naturellement vers le club toulonnais quand il recherche un stage. Mais une incompatibilité d'emploi du temps empêche les choses de se faire. Il rebondit très vite grâce à l'une de ses amies, Manon Le Bihan (ancienne joueuse du TSCVHB aujourd'hui à Nice) qui le met en relation avec Thierry Vincent. « J'ai exposé mon parcours et mes idées à Thierry et j'ai fait mon premier stage lors de la saison 2013-2014 aux côtés de Gaël Guenec. Ça m'a permis d'apprendre, d'observer, sans pression. Et quand Gaël est parti, le club m'a proposé de prendre la suite ». L'été dernier, il est donc lancé seul dans le grand bain. Il a concocté le programme physique d'avant-saison. Puis, tout au long de l'année, il a fait souffrir Bettacchini et ses coéquipières, à coup de grosses séances physiques et importants blocs de muscu. Il a également remis sur pied Jackie Oliveira et Sabrina Ciavatti après leur longue blessure respective au genou. Les joueuses du TSCVHB, qui travaillent dur, ne semblent pas lui en tenir rigueur.
Fan de statistiques mais surtout passionné par son métier
Parmi ses "trouvailles", un échauffement poussé après la mi-temps. « J'aime bien faire des statistiques et en analysant les cinq premiers matchs de la saison, je me suis aperçu que les filles prenaient beaucoup de buts entre la 30ème et 40ème minute. Soit ce gros creux était psychologique et ce n'était pas de mon ressort. Soit c'était physique. Donc j'ai décidé, en accord avec Thierry et les filles, de sortir plus tôt des vestiaires et faire ce type d'échauffement » précise Orméa. Une idée qui a marché. Mais des idées, il en a eu d'autres, puisées notamment dans les livres. « C'est vrai que je lis beaucoup, sur tous les sports. Je pense que chaque discipline peut apporter quelque chose aux autres donc il faut se documenter », continue ce passionné qui ne compte pas les heures de route ni celles prises sur son temps pour travailler. « Je fais un métier que j'aime donc s'il faut prendre du temps pour les autres, c'est un sacrifice que je fais sans aucun problème ».
La saison prochaine, Julien ne continuera pas sa carrière de rugbyman amateur du côté de La Seyne-sur-Mer puisqu'il a décidé de quitter l'USS après deux ans « avec des bons et des mauvais souvenirs, comme dans tous les clubs ». En revanche, il s'est engagé pour une nouvelle saison avec Toulon Saint-Cyr. Opérée il y a quelques semaines du genou, Dounia Abdourahim et Hanna Fogelström savent déjà qu'elles vont en baver pendant l'été pour revenir à leur meilleur niveau. Et dans quelques mois ou quelques années, après l'épisode "Toulon Saint-Cyr", Julien Orméa rêve de faire le prépa physique d'un club de rugby. « J'aime bien le hand mais le rugby, ça reste quand même MON sport ». Ce serait l'occasion d'allier ses deux passions.