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 AS83 : Anton, qu'est-ce que le "Mouvement Azur et Or" ?
AS : C'est un collectif créé à l'été 2013 par des supporters indépendants qui se fréquentaient dans les tribunes de Bon-Rencontre et qui avaient les mêmes envies pour le Sporting Toulon. À savoir un football populaire tourné vers les supporters, une gestion saine et une politique sportive à la hauteur de ce qu'un club comme le Sporting doit avoir. Le collectif s'est monté pour défendre ces idées-là. Dans un premier temps, on s'est structuré. On a aujourd'hui 130 adhérents et 266 sympathisants, dont d'anciens joueurs du club, avec toutes les générations qui sont représentées. Notre emblème est bien entendu la rascasse (NDLR : l'emblème du club, ci-contre).
« Prendre part à la vie du club en étant actionnaire »
AS83 : Sur quoi est basé votre projet ?
AS : L'idée est d'arriver à un actionnariat populaire. On veut prendre part, à part entière, à la vie du club, en étant actionnaire, que ce minoritairement ou majoritairement. C'est très mal connu en France mais ça se fait beaucoup en Espagne avec les "socios" mais aussi en Allemagne, en Suède et en Angleterre. L'intérêt est d'élire de façon démocratique un président, d'être présent au conseil d'administration et d'empêcher certaines dérives du football actuel. Les exemples montrent que ça marche. On s'est donc rapprochés de Supporters-Direct, une association anglaise qui travaille dans plus de vingt pays en Europe et qui est affiliée au Parlement européen. Ils s'occupent d'introduire les supporters dans les clubs qu'ils supportent. On est persuadés que c'est la solution d'avenir dans le football. De toute façon, tout a échoué au Sporting donc à part avoir un mécène russe ...
« Tout le monde a intérêt d'avoir un Sporting fort »
AS83 : Et quelles seraient les principales mesures si votre projet aboutissait ?
AS : On est dans l'idée du "plus jamais ça". Toutes ces relégations ces dernières années, ce n'est plus possible. On souhaite donc retrouver des valeurs simples avec une bonne gestion financière et une cohérence dans la gestion sportive, où la formation a une part importante. Dans la région, il y a un vivier de joueurs assez incroyable et beaucoup de clubs de bon niveau. Par son histoire et son potentiel, que ce soit économique, humain ou culturel, le Sporting est toujours attractif et il faut donc monter une politique de partenariat avec les clubs du coin pour attirer les meilleurs jeunes. C'est un travail de longue haleine mais il y a tout ici pour le mettre en oeuvre.
AS83 : D'autres plans ?
AS : On pense que jusqu'en CFA (NDLR : niveau 4) voire National (niveau 3), il est possible d'avoir un club sain sans forcément que l'actionnaire mette la main à la poche. Ça passe par une bonne entente entre toutes les parties, que ce soit la Mairie de Toulon, les instances comme le District, le club, les supporters. En établissant le dialogue avec tout le monde, il y a de quoi faire quelque chose où on est tous gagnants. C'est le coeur du projet. Tout le monde a intérêt d'avoir un Sporting fort. On pense donc que ça peut passer par cet actionnariat populaire.
« On veut discuter avec la direction de façon cordiale »
AS83 : Etes-vous en relation avec la direction actuelle du Sporting Toulon ?
AS : Notre but premier était de bien se structurer, en ayant un maximum de personnes derrière nos valeurs. On cherche maintenant à rencontrer la direction du club pour pouvoir exposer tout ça, leur dire que les supporters veulent s'investir dans le club. On veut s'asseoir avec messieurs Joye et Jayet et discuter de façon cordiale et sympathique. On n'a rien contre la direction actuelle, on n'est pas là pour critiquer mais pour développer nos idées. On a eu un premier rendez-vous manqué car l'horaire proposé ne nous convenait pas et on attend une réponse pour un second. Il faut qu'il y ait une totale transparence vis-à-vis des supporters. Par exemple, actuellement, des parts du club sont en vente et ce n'est pas ouvert publiquement aux supporters. Pourquoi ? On veut que tout soit clair.
AS83 : Avec les affaires qui ont touchées le club ces dernières années et l'explosion médiatique du RCT, qui a pris une part importante dans la vie toulonnaise, ce projet de rassemblement n'est-il pas impossible ?
AS : Non, je ne pense pas. Un gros noyau de supporters existe autour du Sporting mais beaucoup ne viennent plus au stade car ils ne se retrouvent plus dans le club. Dans ma vie de tous les jours, je croise des tas de gens qui me parlent des résultats, de la situation de l'équipe. On a envie de toucher ces gens qui sont partis, qu'ils retrouvent la passion. On parle aux supporters mais aussi au citoyen toulonnais lambda, pour qu'il s'intéresse au club de sa ville. Quand on voit le potentiel de Toulon et du club, on a envie de revoir le Sporting à un meilleur niveau même si on sait que ce sera long pour reconstruire. Au passage, je tiens à souligner qu'on est très favorables au travail fait par Mohamed Sadani à la tête de l'équipe première. Quoiqu'il en soit, on est là pour travailler sur le long terme, en créant une communauté culturelle autour du Sporting. Attention, on est réalistes : on ne demande pas la Ligue des Champions ! On demande un vrai projet, sain et viable.
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