Pour la 9ème manche du championnat du Monde de Formule 1 disputé le week-end dernier en Allemagne, Jules Bianchi a connu le second abandon de sa carrière. Et pour son carnet de routes qu'il livre après chaque Grand Prix dans le journal L'Equipe, il ne préfère pas s'attarder sur ce "week-end à oublier" entre les séances de vendredi où il était malade et la course de dimanche avec "la voiture qui s'en va toute seule et qui traverse la piste". Mais le Varois admet qu'il doit se servir de ces aléas pour construire sa carrière : "Quand je dis qu'il faut oublier, ce n'est pas tout à fait vrai. D'abord, il faut tirer les leçons et après, on tourne la page. Ce sont les incidents, les petits dysfonctionnements qui nous font progresser."
"Comme si je me repassais un film"
Le pilote brignolais préfère dévoiler un aspect du métier de pilote car "derrière ce que l'on voit en piste, il y a tout un travail d'équipe, minitieux, méthodique avec Marussia". Et montre que rien n'est laissé au hasard : "À chaque fin de séance et après la course, je m'installe devant mon ordinateur et je fais fonctionner ma mémoire. Pour rapporter aux ingénieurs tout ce que j'ai remarqué pendant que je roulais (...). L'équipe a préparé un questionnaire détaillé, auquel je réponds point par point. Je suis très motivé pour ce genre d'exercice, car je sais que nos progrès tiennent en partie à la qualité des informations que je vais fournir".
Répondre à ces questions est un vrai plaisir pour Bianchi : "C'est marrant, lorsque je fais défiler les questions, tout me revient naturellement à l'esprit. Un peu comme si je me repassais un film. Le film des événements. Je vais pouvoir donner toutes sortes d'indications : sur la qualité du passage des rapports de boîte, sur l'efficacité du freinage (...). C'est le genre de choses que je vais consigner. Ou je peux avoir aussi à justifier pourquoi j'ai utilisé le troisième rapport plutôt que le deuxième à l'amorce d'un virage et comment la voiture et le moteur ont réagi. Mille choses en vérité, que l'on développe ensuite lors des débriefings."
Le pilote Marussia donne rendez-vous dans trois semaines en Hongrie pour le prochain Grand Prix.
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