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Des Varois s'imposent aux 24 heures du Mans !

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Karting - 24 heures du Mans

Des Varois s'imposent aux 24 heures du Mans !

Gagner les 24 Heures du Mans représente un moment fort dans la carrière d'un pilote. Même en karting. Car c'est cet exploit qui a été réalisé il y a dix jours par la team varoise de Hoareau Racing Team (HRT), qui a remporté l'épreuve mancelle chez les amateurs. Retour sur cette belle histoire avec trois membres de l'équipe.

 

HRT Racing vainqueur 24 heures du Mans karting 2013
 Raphaël Hoareau, Jean Aubert et Rémy Eynard-Tomatis (de gauche à droite), de retour du Mans avec le titre amateur.
 Crédit photo : Romain Coupat / ActuSport 83


AS83 : Avant de commencer l'entretien, une petite présentation s'impose.
RH : Je m'appelle Raphaël Hoareau. Je suis dans le monde de la compétition depuis l'âge de six ans. J'ai vraiment commencé à conduire en 2008 et je fais de la moto, de la voiture et donc du karting. C'est moi qui suis à l'origine du team HRT (Hoareau Racing Team) avec Guillaume Sully, un ami et ancien pilote de la FFSA (fédération française du sport automobile). Elle a vu le jour l'année dernière quand on a décidé de participé aux 24 heures du Mans. Le but, c'était de s'investir dans des courses d'endurance comme celle-ci. On a ensuite pris des pilotes qu'on connaissait déjà car on savait leur niveau et c'est toujours mieux pour qu’il y ait une bonne entente dans l’équipe. C’est important sur une longue course.
RET : Moi, c'est Rémy Eynard-Tomatis. J'ai commencé le karting il y a dix ans, ça m'a permis de faire quelques belles courses : des 12 heures, une coupe de France et là, les 24 heures avec le HRT. J'ai répondu avec plaisir à la demande de Raphaël.
JA : Je suis Jean Aubert, moniteur et éducateur diplômé, directeur de course et speaker dans le monde du kart. Ça fait 14 ans que je suis dans ce milieu. Je suis le team manager de HRT, c'est-à-dire que je m'occupe du bien-être de l’équipe, de donner des directives. Un peu comme un chef d’orchestre. Et là, il faut dire que les musiciens ont très bien joué (rires).


« On était venu sans prétention, juste pour se faire plaisir. »

AS83 : Justement, entrons dans le vif du sujet. Vous avez donc gagné les 24 heures du Mans de karting chez les amateurs.
RH : On était quarante-quatre équipes concurrentes au départ sur la piste et on finit sixièmes au général, devant une dizaine d’équipes licenciées, et donc premiers chez les amateurs. Avec Rémy et moi, il y avait trois autres pilotes, Guillaume et Nicolas Sully ainsi que William Rabbia.
JA : On était la plus petite équipe en terme de pilotes (cinq), certaines équipes étaient dix pilotes voire plus. Et j’étais le seul team manager alors que d’autres équipes en avaient jusqu'à 5 qui s’occupaient de comptabiliser les temps de roulage, les temps de repos.

RH : Il faut savoir que dans chaque équipe, il y a obligation d’avoir au moins 5 coureurs car on a des temps de roulage minimums imposés. On ne pouvait pas faire plus petit en nombre. On ne pouvait donc pas vraiment planifier toute la course. Du coup, on y est allé sans pression. L’objectif initial, c’était d’accrocher le Top 10 général. Dans notre catégorie, on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre mais on a rapidement vu qu’on était largement capable de bien figurer.
JA : On est arrivé sans prétention, juste pour se faire plaisir. Et c’est ça qui nous a aidé à avancer.

« Pendant 24 heures, on est à fond. »

AS83 : Comment s'est passé le week-end alors ?
JA : Il y a d’abord eu un travail de reconnaissance de piste. Dès les essais libres, nos pilotes ont fait de très très bons chronos. Grâce à ça, on a pu être bien placés sur la grille de départ.

RH : Cette année, les qualifications étaient comme en F1 avec plusieurs séances (Q1, Q2, Q3, Q4). On a surpris tout le monde dès la Q1 car Rémy a eu le meilleur temps pendant cinq minutes. À partir de là, les autres équipes ont commencé à faire attention à nous. On a mis Rémy en Q1 car il y avait beaucoup de karts sur la piste et c’est celui qui a le plus l’habitude de rouler avec du monde sur la piste. À chacune des séances de qualifications, on devait mettre un pilote différent. On s’est servi donc des qualités de chacun pour les placer au moment où il le fallait. Chaque pilote a une tâche bien précise. On a travaillé là-dessus pour réussir le résultat obtenu. Même stratégie au départ.
JA : Rémy avait pour mission d’attraper le Top 10, ce qu’il a fait, et ça nous a permis d’accrocher le bon wagon.
RET : J’ai l’habitude de rouler à des endroits avec beaucoup de monde. Il faut savoir gérer le trafic. Ça s’est très bien passé. Dans une endurance, perdre du temps au début, c’est très mal démarrer. C’est très dur à rattraper.
JA : Du début jusqu’à la fin, on a réussi à tenir le cap, de faire de très bons chronos, quel que soit le pilote utilisé. Je voulais dire que c'était également une victoire humaine car ça a demandé une grosse logistique car on a fait plus de 2300 kilomètres, 21 heures de route, plus la course et on est reparti aussitôt.


AS83 : On arrive à dormir pendant ces 24 heures ?
RH : Jean et moi, on a fermé les yeux vingt minutes mais on n’a pas dormi du samedi matin 7h00 jusqu’au dimanche 14h00.
RET : Moi, j’ai dormi une petite heure mais ça m’a fait plus mal qu’autre chose (rires). Pendant 24 heures, on est à fond, on suit l’équipe. Il faut se tenir prêt. On ne sait pas ce qui peut se passer. À tout moment, le kart peut finir dans le gravier, il faut changer la stratégie, etc … C’est dur de trouver un moment pour se reposer. Et puis il y a le bruit, l’excitation, le fait qu'en course, on doit vraiment se concentrer que sur le pilotage.
JA : Quand on fait un sommeil, même de 20 minutes, il y a un réveil musculaire à faire et retrouver aussitôt une énergie. Car dès qu’on remonte dans le kart, il faut rouler très fort dès le début.
RH : Garder le rythme, c’est le plus dur. Car se battre avec un concurrent devant soi, ça ne sert à rien puisqu’on ne sait pas vraiment où il se situe. Nos pilotes ont très bien compris ça et ont cherché juste à être régulier sur toute la course. La chasse à l’homme se fait plus dans les stands, au niveau la stratégie.

« Même en karting, les 24 heures du Mans, c'est mythique. »

AS83 : On imagine que gagner Le Mans, ça doit représenter quelque chose de magique.
RH : Même en karting, les 24 heures du Mans, ça reste une course mythique.
RET : C'est légendaire. Dès qu’on en parle à quelqu’un, si novice soit-il, il connaît les 24 heures du Mans.
JA : C’est la course d’endurance Kart Open la plus célèbre en France. Il faut savoir qu’il y a des équipes étrangères qui y participent. Des teams belges, suisses, allemands. Des licenciés (professionnels). C’est un niveau beaucoup plus relevé que sur des courses comme les 24 heures du Luc par exemple, qui est plus local.
RH : Pour nous, c’était une épreuve de prestige qui pouvait nous permettre de nous apporter pas mal de choses, notamment pour trouver des partenaires qui voudraient éventuellement nous suivre.
JA : Voilà, c’est surtout une carte de visite qui peut faciliter beaucoup de choses, notamment dans la recherche de sponsors et pour faire avancer le team. Le sport automobile est un très coûteux donc toute aide serait la bienvenue.
RH : C’est difficile dans le sens où on travaille tous et il faut trouver du temps pour le faire. On essaie de jongler entre notre vie professionnelle et notre passion. J'espère que ça peut se débloquer avec des contacts que j’avais entrepris.

« Trouver des partenaires. »


AS83 : Quels sont les objectifs à venir ?
RH : À titre individuel, faire trois courses en championnat de France des rallyes et m’investir davantage dans la seule série de championnats du monde de karting qui existe actuellement.
RET : Je vais intégrer une école automobile, l’école de la performance (à Nogaro, dans le Gers) donc le projet sportif est un peu entre parenthèses. J’envisage quand même de courir avec Raphaël certains week-ends selon mes disponibilités.
RH : Au niveau du team, on retournera au Mans défendre notre titre et on ira sans doute à Spa pour participer au 24 heures. Là-bas, la course est encore plus relevée avec 60 karts au départ. Ce serait un plus gros challenge pour nous.
JA : Mais c’est surtout la recherche de partenaires qui fera ou non que les projets se montent. On espère que ça va évoluer positivement avec cette victoire.


 

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