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Antony Chamard veut repartir de la base

Hockey-sur-glace - Division 3

Antony Chamard : « Repartir de la base »

Élu président du Hockey Club de l'Aire Toulonnaise (HCAT) mardi soir, le gardien de but nous livre ses premières impressions depuis la prise de sa nouvelle fonction. Motivé, il évoque les différents chantiers qui l'attendent.

Antony Chamard Boucaniers Toulon 2013
 Antony Chamard avait repris du service dans les buts des Boucaniers en début de saison.
 Crédit photo : Christophe Lapuente / 8ème Art Studio

 

AS83 : Antony, comment passe-t-on de gardien de but du HCAT à président du club ?
AC : (Rires) C'est une tradition ici puisque je m'inscris dans la lignée des gardiens de but qui deviennent présidents après Isabelle Autard-Barraud, Antoine Rophe, et surtout Alain Robert, pour qui j'ai une pensée chaleureuse car il était en place quand j'ai commencé dans les buts. Sérieusement, on le fait parce qu'on se rend compte que l'on veut apporter toujours un peu plus à son club de coeur. Après la démission d'Isabelle, on a fait le tour de qui pourrait prétendre au poste de président, en termes d'ancienneté et de légitimité, et surtout qui en avait envie. La liste ne s'est réduite qu'à un seul nom, le mien. Je suis heureux, fier et motivé. Et également surpris de l'euphorie que cela m'a procurée.

AS83 : Tu comptes t'inscrire dans la durée ?
AC : Je me suis présenté en tant que président par intérim mais je compte bien rester le plus longtemps possible. Le club a fait l'objet d'un redressement judiciaire avec un échelonnement de dettes sur dix ans. J'aimerais aller au bout de cette période. Je pense qu'il faut bâtir sur du long terme et je me suis entouré d'une équipe qui a la même envie et qui est issue comme moi du club.

« Les relations avec la patinoire sont au beau fixe »

AS83 : Quel est ton projet pour le club ?
AC : Le nouveau conseil d'administration a deux chantiers principaux. Le premier, c'est de s'assurer du soutien des collectivités locales, qui nous ont toujours soutenu jusqu'à présent mais qui pourraient le faire davantage, et aussi celui de la patinoire de La Garde. Les relations avec les personnes qui gèrent la patinoire sont bonnes et je souhaite que ça dure.

AS83 : On a pourtant souvent entendu le contraire.

AC : J'en ai discuté avec Isabelle, l'ancienne présidente, qui m'a confirmé que les relations sont au beau fixe. Le club a des dettes dont une envers la patinoire. L'argent crée toujours des tensions, c'est le nerf de la guerre. Mais sachez que nous tiendrons nos engagements, on remboursera tout le monde. Je m'y engage et j'espère trouver chez les gérants de la patinoire une oreille attentive à nos souhaits. J'ai envie que notre entente débouche sur de nouvelles activités parallèles.

« Le vestiaire est magnifique à voir »


AS83 : Quel est le second chantier pour le club ?
AC : Je n'oublie pas que l'équipe première apporte du public et des partenaires privés mais on aimerait orienter davantage le club sur les petites catégories. On veut repartir de la base car c'est auprès du hockey mineur que le HCAT pourra se reconstruire. Ça a souvent été dit mais ça n'a pas été vraiment fait. Cette année, les résultats sont un peu tristes mais le vestiaire est magnifique à voir avec des jeunes formés au club comme Maxime Lei ou Thomas Merbah. C'est l'ambition de tout club de former une partie de son équipe première. Ça prouve que ton club est à la hauteur, que les jeunes ont eu de bons éducateurs, qu'ils se sont plu. C'est la meilleure des récompenses. J'aimerais arriver à cent-cinquante licenciés toutes catégories confondues, pour la saison 2014-2015. Actuellement, on est à la moitié. Si on y arrive, ce serait un signe fort qui montrerait que le club est pérennisé.

AS83 : N'est-ce pas trop dur d'attirer des jeunes dans le Var, qui est un département où le foot et surtout le rugby sont plus ancrés dans les moeurs ?
AC : C'est un réel handicap, même si l'esprit de cohésion et de combat que l'on retrouve dans le hockey peuvent attirer. Mais ce qui nous pénalise surtout, c'est la non-gratuité de la glace qui fait que les côtisations coûtent chères par rapport aux autres sports (en moyenne, 450 € pour une licence de hockey contre 150 € pour une licence de foot). On a la chance de pouvoir compter sur les Jeux Olympiques d'hiver (à Sotchi, en Russie, du 7 au 23 février 2014) qui nous ramènent du monde tous les quatre ans. On va axer notre période de recrutement sur janvier-février en tapant aux portes des écoles, gymnases et centres de loisirs.

« Envie d'être un président fédérateur »

AS83 : Côté glace, les Boucaniers peuvent-ils rêver des play-offs de la Division 3 ?
AC : Ce n'était pas dans nos ambitions en début de saison, où on voulait juste assurer une équipe en D3 pour permettre aux gens du coin de voir du hockey-sur-glace, et ce n'est toujours pas d'actualitéAller en play-offs entraîne des frais et nous préférons garder notre enveloppe de fin de saison pour des organisations de tournois en petite catégorie. En revanche, l'année prochaine, l'équipe sera étoffée de nouveaux joueurs et on pourra l'envisager si nous tenons notre budget.


AS83 : Il y a aussi le passage du club en fin de semaine devant le Tribunal de Grande Instance de Toulon ?
AC : L'échéance est très courte. Je vois Isabelle ce mercredi après-midi qui va me donner toutes les informations sur le dossier puisque je n'en connais pas encore tous les aboutissants. J'irai pour me présenter en tant que nouveau président et montrer que le budget du club n'est pas négatif à ce jour.

AS83 : Un dernier mot ?

AC : J'ai envie d'être un président fédérateur. Il y a une situation qui dure depuis une dizaine d'années, qui a généré beaucoup de problèmes et que j'aimerais changer. On est trois associations de hockey-sur-glace (le HCAT, le Nouveau Hockey Loisir Gardéen qui existe depuis dix ans et le Hockey Provence Méditerranée qui s'est créé l'été dernier) alors qu'il y a qu'une seule patinoire. J'aimerais trouver une solution avec les présidents des autres associations, que je connais personnellement. Je voudrais qu'ils soient sensibles à un éventuel ralliement, en faisant bien sûr partie activement de la vie du club. Ainsi, on aurait plus de joueurs, plus de moyens et plus de créneaux. Ces associations ont été créées par des anciens Boucaniers déçus par la politique sportive, générale ou l'ambiance du club. Mais les mentalités ont changé. Il serait temps de voir ce que l'on peut faire tous ensemble car on a tous la même passion.

 

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