Après la défaite logique face à une formation « taillée pour la Pro A » (70-79), l'entraîneur de Hyères Toulon préférait mettre en avant l'engouement qu'il y a eu autour de la rencontre face à Monaco. Il regrettait tout de même le manque d'investissement de certains de ses joueurs.
Laurent, quelle est ton analyse du match ?
LL : Pour moi, on a gagné. Il y a trois ans, on disait que le HTV était mort, qu'il était agonisant. Ce soir (vendredi), on a retrouvé un Espace 3000 plein à craquer, comme à la belle époque quand le club était en Pro A. Il y a trois ans, personne n'aurait pu dire qu'en février 2015, il y aurait deux mille cinq cents personnes dans la salle. J'ai vu plein de gens qui n'étaient plus revenus depuis longtemps. Pour l'ensemble du club, toutes les personnes qui composent le HTV, c'est une victoire. Pour moi, on a gagné (il le répète).
« J'ai vu des gens qui n'étaient pas revenus depuis longtemps »
Et par rapport à ce qui s'est passé sur le terrain ?
LL : Le basket, c'est un sport d'adresse. On a des shoots ouverts, on ne marque pas. Monaco a des tirs plus compliqués et ils marquent. Voilà, c'est simple. Le talent, c'est le talent. Après, on est à quinze points. On revient en mixant les défenses, en retrouvant un peu d'adresse, on fait des efforts qui sont louables mais ce n'est pas suffisant. On a juste vu la différence entre une équipe taillée pour la Pro A, avec des joueurs talentueux, et une équipe composée de jeunes joueurs et formatée pour le maintien. C'est une question de niveau, c'est tout.
Monaco est-elle la meilleure équipe du championnat pour toi ?
LL : Bien sûr. Il n'y a pas photo. Akpomedah, Fall, Obasohan, Mitchell, ce sont des joueurs de Pro A. On ne se rend pas bien compte de l'écart qu'il peut y avoir entre le HTV et Monaco. C'est un exploit d'être devant eux après vingt-deux journées car l'écart, il est abyssal.
« On ne s'est pas donné les moyens de gagner »
Outre l'adresse, qu'est-ce qui a fait défaut au HTV ?
LL : On manque d'expérience. Ça s'est vu sur l'entame, sur le fait de jouer le match avant dans la tête, d'être trop excité. Perdre contre Monaco, il n'y a rien de dramatique. Mais ce qui m'a énervé le plus, c'est de ne pas s'être donné les moyens de gagner. On n'a pas fait tout ce qu'il fallait. Une équipe ne peut avoir des résultats que si elle travaille. Or, depuis trois semaines, certains ne travaillent pas assez. Certains mecs viennent à l'entraînement mais sans y mettre l'intensité. On n'était pas prêt à se surpasser dans le combat. Alors que contre des joueurs de la qualité de Monaco, il faut être en mission. Ce résultat est un signal d'alarme.
Ça t'inquiète pour la suite ?
LL: Je l'ai toujours dit, cette équipe n'a de marge sur personne. Si elle oublie ce qui fait sa force, on peut perdre les douze matchs. Si les gars oublient ça, ces deux tiers de saison, qui ont été extraordinaires, pourraient finir en eau de boudin. Ce serait dommage. Il faut que les joueurs arrêtent d'écouter, de lire, et qu'ils se remettent à travailler. Car ce sont eux qui sont sur le terrain. Je vais sûrement changer d'approche, en piquer certains, en relancer d'autres. Personne n'a de statut particulier dans l'équipe.
