Les Bleues en demi-finale !

En s'imposant 17-3 face à l'Australie, l'équipe de France féminine de rugby termine première de son groupe et se qualifie pour les demi-finales de SA Coupe du monde. Laëtitia Salles, joueuse du Rugby Club Valettois Revestois et membre des Bleues, revient sur la victoire face aux Australiennes.

 Les Françaises sont parvenues à trouver la faille dans la défense australienne.
 Crédit photo : I. Picarel/IRB

C’était annoncé comme LE match test de l’équipe de France dans cette Coupe du monde. Et les Bleues ont parfaitement maîtrisé cette rencontre face à l'Australie en l’emportant avec pas moins de 14 points d’écart (17-3). Grâce à ce succès, les Françaises finissent premières de leur groupe et vont désormais troquer la pelouse de Marcoussis contre celle du stade Jean-Bouin pour la demi-finale de la compétition. Ce sera le 13 août face au Canada, invité surprise du carré final.

Une entame de match compliquée

« Les Australiennes ont mis beaucoup d’intensité et de hargne en début de match. Nous restions en défense et sans ballon. C'était très dur de s’exprimer » explique Laëtitia Salles, la joueuse du Rugby Club Valettois Revestois qui participe à cette Coupe du monde. Malgré une parfaite égalité au tableau d’affichage (3-3, 13e), les Australiennes semblent mieux rentrées que les Françaises. Elles vont plus vite, sont plus agressives et produisent un jeu rythmé, mettant en difficulté des Bleues qui n’arrivent pas à mettre la main sur le ballon. La formation tricolore pêche dans le soutien et la discipline et reste trop souvent dans sa ligne des 22 mètres. À ce moment du match, la marche australienne paraît bien grande à franchir pour les joueuses de Nathalie Amiel.

Essai de pénalité pour la France

Pourtant, ce sont les Australiennes, peut-être trop portées vers l'attaque, qui vont manquer de lucidité. À la demi-heure de jeu, la capitaine Shannon Perry prend un carton jaune (29e) et les Tricolores vont se retrouver en supériorité numérique. « Quand elles se prennent ce carton, on se dit qu'il faut marquer pour enfoncer le clou, en profiter pour moins défendre et plus attaquer, de façon à libérer des espaces » confie la talonneuse du RCVR.

Les Australiennes, contraintes à défendre bas, commettent de nombreuses fautes et les Bleues enchaînent un temps fort de mêlée à cinq mètres de la ligne d’en-but wallaby. Après trois mêlées françaises, un ballon porté et une tentative d’essai sauvé in extremis, les Australiennes craquent et l’arbitre accorde un essai de pénalité à l’équipe de France (35e). « Siffler un essai de pénalité est assez rare car habituellement, les arbitres n’osent pas le faire. Peut-être ont-ils eu des consignes avant le match qu’en cas de fautes récurrentes ils pouvaient se le permettre ? Nos mauls sont craints et les adversaires ont tendance à défendre en commettant des fautes ». Au moment de rentrer aux vestiaires, le score est de 10 à 3 en faveur de la France et l’espoir d’une hypothétique demi-finale renaît.

Les Bleues s’envolent vers la demie

La seconde mi-temps démarre sur les chapeaux de roues pour les locales. À l'initiative d'un ballon porté, la capitaine Gaëlle Mignot aplatit dans l’en-but australien. L'essai est transformé (17-3, 48e) et les Bleues s'envolent vers la demi-finale. Alors que les Australiennes payent sans doute physiquement leurs efforts peu récompensés en première mi-temps, les Françaises jouent plus libérées mais le score restera inchangé jusqu’au sifflet final. Peu importe, au terme des 80 minutes, elles peuvent exulter de joie et rejoindre le surprenant Canada en demi-finale.

Les joueuses de Nathalie Amiel ont désormais rendez-vous mercredi 13 août avec les Canadiennes, cinquièmes de la dernière Coupe du monde. « C’est une bonne équipe, très puissante et qui ajoute de la vitesse dans son jeu, prévient Laëtitia. Les joueuses ont des forces d’impact à lesquelles il faudra répondre avec intensité ». Les clés de cette demi-finale seront la discipline et l’agressivité qui amèneront la France ou le Canada en finale de la Coupe du monde. L’autre demi-finale opposera l’Irlande (tombeur de la Nouvelle-Zélande, tenant du titre) face à l’Angleterre, première de la poule A.

Audrey Clier

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