| Rugby - Coupe du monde Féminine |
Laëtitia Salles : « On a manqué de lucidité »
|
Le rêve a pris fin pour l'équipe de France féminine de rugby, éliminée de SA Coupe du monde en demi-finale par le Canada (16-18). La talonneuse tricolore Laëtitia Salles, également joueuse du Rugby Club Valettois Revestois, réagit sur cette triste défaite.
|
|
|
L’équipe de France féminine de rugby, invaincue depuis le début de l’année, enregistre sa première défaite au plus mauvais moment : en demi-finale de « sa » coupe du monde face à des Canadiennes impeccables. Les Bleues s'inclinent 18 à 16, malgré un stade Jean-Bouin totalement voué à la cause tricolore. « Ça rebooste le mental. Quand on entend les chants des supporters, cela donne envie de tout donner » nous a confié Laëtitia Salles, la joueuse du Rugby Club Valettois Revestois. Malheureusement, cela n'a pas suffi pour l'emporter, les Françaises n'ayant sonné la révolte qu’à dix minutes de la fin. Trop juste pour espérer un renversement … « Des brèches qui coûtent cher » La France n’a pourtant pas démérité dans cette demi-finale. Ce sont d'ailleurs les filles de Nathalie Amiel qui ouvrent le score sur une pénalité, consécutif à un long temps fort (3-0, 5e). Les Bleues se cantonnent alors à leur ligne des 22, empêchant les Canadiennes d’exprimer leur jeu d’attaque, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Mais Ladagnous, emportée par la fougue, fait un plaquage cathédrale directement sanctionné par un carton jaune. Magali Harvey égalise (3-3, 28e) et les Françaises se retrouvent en infériorité. Sans conséquence. Mieux, elles poussent les Nord-Américaines à la faute (6-3, 33e) avant de se voir égaliser avant le retour aux vestiaires (6-6, 41e). « On est satisfaites de cette première période même si on prend une pénalité à la fin. Le point positif, c’est d’avoir éviter le pire avec le carton jaune. Le mental et l’engagement étaient bien présents tout le long des 40 minutes » explique la talonneuse de l’équipe de France. Situation inédite pour les Bleues dans Cette coupe du monde : elles ne mènent pas au score à la mi-temps. On s'attend alors à une réaction française mais ce sont les Canadiennes qui vont se montrer plus percutantes en marquant deux essais en moins de trois minutes. « Les Canadiennes ont dû être reboostées à la mi-temps et nous, nous avons manqué de lucidité. On s’est trop concentrées sur le ballon et non sur l’occupation du terrain. On a laissé des brèches à cause d’une mauvaise cohésion collective en défense. Ce qui nous a coûté cher » analyse Laëtitia. Deux brèches et deux essais. Le premier est inscrit par Elissa Alarie après une feinte de passe et une course de dix mètres, le second par Magali Harvey, après une course de plus de 80 mètres et deux plaquages esquivés (6-18, 45e). Record et rentrée décisive pour Laëtitia Salles Il restait alors plus d'une demi-heure aux Françaises pour revenir au score. C’était sans compter sur des Canadiennes en total réussite, aussi bien en mêlée, que sur leur jeu au pied et les rebonds. De leur côté, les joueuses d'Amiel manquent d’intensité, de profondeur et d’audace. Mais après de longues minutes en apnée, elles vont inscrire l'essai de l'espoir, par l'intermédiaire de Safi N'Diaye (11-18, 66e). Les Françaises reprennent alors du poil de la bête et enchaînent de bonnes séquences de jeu, rythmées et agressives. L’entrée en jeu de Laëtitia Salles fera du bien à cette équipe de France. La talonneuse du RCVR devient à ce moment-là la joueuses plus capée de l’équipe de France avec ses 91 sélections. « Cela fait toujours plaisir de battre un record mais je ne m’en pas encore compte. Quand je suis allée sur le terrain, je ne pensais qu’à donner mon maximum. Ce qui s’est traduit par un essai. ». Car outre ce record, c'est elle qui marque le second essai français en fin de match, sur un ballon porté (76e). Sandrine Agricole le sait, elle doit assurer la transformation pour revenir à 18 partout. Le public retient sa respiration à la botte de la demi d’ouverture, mais en vain … Le ballon passe à coté des poteaux, enterrant tout espoir français. Au sifflet final, le score est de 16 à 18 et les Bleues peuvent dire au revoir au titre mondial. Énorme déception. « On veut notre place sur le podium ! » Toutefois, les Tricolores n’en ont pas encore fini avec la Coupe du monde. Dimanche, elles affronteront les Irlandaises pour tenter d'accrocher la 3ème place de la compétition. Laëtitia rassure d'ailleurs les supporters. « Il va falloir faire un bilan du match d’hier pour ne pas reproduire les mêmes erreurs et surtout rebondir mentalement. Une 3ème place en Coupe du monde n’est pas négligeable. On veut notre place sur le podium! ». Les filles de l'équipe de France espèrent être bel et bien au rendez-vous.
|
Audrey Clier |
|
Retrouvez les chroniques de Laëtitia Salles sur ActuSport 83 :
|
Laëtitia Salles : « On a manqué de lucidité »
