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Après une journée formidable dans les rues de Nice pour le contre-la-montre par équipes et une bonne nuit de sommeil, j'attendais avec impatience la cinquième étape du Tour de France. Cette étape, je l'avais cochée depuis longtemps sur mon agenda puisqu'après un départ à Cagnes-sur-Mer, elle passera dans ma terre d'accueil, le Var, avant de se terminer aux plages du Prado à Marseille. En début de semaine, je reçois une confirmation par SMS de Fabien Rossolini, l'un des speakers du Tour de France, qui me convie à suivre l'étape en Hors Course en sa compagnie et avec Daniel Mangeas. Suivre l'étape en Hors Course avec les deux voix de la Grande Boucle signifie que nous n'emprunterons le parcours du peloton qu'en début et fin d'étape.
Vers 7h30, je me réveille et prends connaissance du SMS qui me donne rendez-vous au village-départ à Cagnes-sur-Mer. Je me dirige donc vers le port de La Seyne-sur-Mer pour prendre la navette en bateau, destination Toulon. Arrivé à la gare, j'embarque dans un TGV qui m'emmène à Antibes. Dans le bar, je prépare une interview (à découvrir prochainement sur ActuSport 83) puis réponds à quelques appels concernant cette étape. Petit à petit, je me glisse dans la peau d'un journaliste présent sur la route du Tour le temps d'une journée, afin de vous la décrire dans les moindres détails.
Une foule internationale
À Antibes, il faut attendre quelques minutes une correspondance sur un quai bondé et dans une ambiance de fête internationale. Comme la veille, de nombreux Norvégiens sont venus supporter Edvald Boasson Hagen (Team Sky) et Alexander Kristoff (Katusha) qui ont de grandes chances de s'imposer ce mercredi. Parmi tous ces gens, je retiendrai Anke, une Allemande fan d'André Greipel (Lotto Belisol) qui a parcouru l'Europe pour assister à plusieurs étapes ou encore les rires de Kjellfrid, une Norvégienne au prénom imprononçable et de sa famille, casques de viking sur la tête, maillots nationaux sur le dos et drapeaux dépassant des sacs à dos. Le train arrive enfin et je peine à trouver une place. À côté de moi s'installe Michaël, de Seattle, qui découvre pour la première fois la Côte d'Azur et le Tour de France. Tandis que le TER approche de Biot, on peut déjà voir le parcours qui sera emprunté par les coureurs, grâce à la foule déjà nombreuse.
À peine arrivé à Cagnes-sur-Mer, il faut me dépêcher car le départ est à environ 2 kilomètres. Je commence à fendre la foule en contre-sens du parcours avant de me rendre compte qu'en fait, le parcours serpente dans la ville et qu'on peut prendre des raccourcis. Le départ est donné près de l'hippodrome, la foule est de plus en plus compacte et commence à s'amasser dans les virages. Mais je ne vois toujours pas le départ. Je finis par entendre au loin la voix d'un speaker portée par le vent puis par trouver le village départ. Commence alors une mission peu évidente : retrouver Fabien et Daniel dans cette foule et parmi toutes ces personnes et officiels qui s'affairent pour que ce 100ème Tour soit une grande fête.
Daniel, l'une des légendes du Tour
 Après une ultime traduction pour un agent de sécurité d'ASO (NDLR : l'organiseur du Tour) devant répondre aux questions d'un spectateur anglophone, je retrouve enfin mes hôtes. À quelques minutes du départ, nous anticipons les éventuels bouchons. On sent l'expérience des deux hommes. Daniel participe d'ailleurs à son 40ème Tour de France et il est particulièrement populaire ; de nombreuses personnes reconnaissent l'une des légendes du Tour et l'interpellent pour échanger quelques mots, le saluer ou lui demander un autographe.
Nous commençons à nous faufiler entre les spectateurs qui cherchent la meilleure place pour voir passer les champions ou ceux qui cherchent l'endroit idéal pour faire le meilleur cliché. Les rues de Cagnes sont vraiment envahies par des milliers de personnes. Après quelques kilomètres sur le parcours du Tour, l'itinéraire Hors Course nous invite à rejoindre l'autoroute et nous rallions ainsi Marseille tout en discutant dans la bonne humeur de notre passion commune : le cyclisme et le Tour de France. On sent une réelle complicité et une complémentarité entre les deux hommes qui animent ensemble leur 4ème Grande Boucle. Tout au long du trajet, les speakers du Tour reçoivent de nombreuses sollicitations afin d'obtenir un précieux sésame : un pass donnant accès à l'espace VIP du Tour de France. Je mesure encore plus la chance que j'ai de représenter ActuSport 83 sur cet événement et passer une journée à leurs côtés.
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 Vue imprenable sur la ligne d'arrivée
Après les traditionnels bouchons dans la cité phocéenne, nous empruntons les derniers kilomètres sur le parcours qui sont intégralement fermés au public. Les barrières et banderoles sont en place et les premiers spectateurs commencent à arpenter l'avenue du Prado pour se rapprocher de l'arrivée. Vers 14h30, nous contournons les plateaux télé, enjambons les câbles qui jonchent le sol et rejoignons le lieu de travail de mes hôtes du jour. Leur loge est située à quelques mètres de la ligne et offre une vue imprenable sur la dernière ligne droite et les différentes animations qui s'y déroulent.
Les coureurs, quant à eux, sont à 120 kilomètres de Marseille et une échappée de six coureurs possède plus de dix minutes d'avance sur le peloton. Il reste un peu moins d'une heure avant que Daniel et Fabien commencent à partager le déroulement de l'étape avec la foule présente près du Parc Borély. C'est le moment pour eux de rassembler les informations sur l'étape (coureurs en tête, favoris pour la victoire à Marseille, etc.) puis de prendre une dernière collation avant l'arrivée.
Alors que le peloton est à 80 kilomètres du but, les deux voix du Tour prennent la parole et commencent à transmettre leur passion aux spectateurs présents sur la ligne. Pour les faire patienter, un troisième speaker commente les animations et anime les petits jeux mis en place par les différents partenaires du Tour. Alors que les coureurs parcourent des routes que nous connaissons bien (le col de l'Ange, Lorgues, Brignoles, Signes, etc.) et se rapprochent de nous, des courses de jeunes puis la caravane publicitaire font leur apparition sur la ligne d'arrivée. Pour Fabien et Daniel, c'est l'occasion de souffler un peu et de répondre aux nombreuses sollicitations des personnes qui viennent les saluer. Pendant ce temps, les différentes sociétés terminent d'habiller les spectateurs d'une casquette, d'un drapeau, d'une main verte géante ou d'autres supports de communication leur permettant d'obtenir à moindre coût des temps de passages publicitaires sur les quelques cent chaînes qui diffusent cette épreuve à travers le monde.
Cavendish lève les bras devant nous
Afin de ne pas trop déranger les deux speakers dans leur travail, je me dirige à nouveau vers l'espace VIP auquel j'ai accès pour suivre la fin de l'étape à la télé, en étant à moins de 10 mètres de la ligne d'arrivée. Les coureurs sont dans le col de la Gineste et les équipes de sprinteurs ne sont pas disposées à laisser l'échappée leur voler la vedette. La ferveur populaire grandit car dans la descente, on commence à entrevoir furtivement la ville de Marseille et on sent les coureurs se rapprocher de nous. Après une chasse menée tambour battant, les derniers coureurs de tête sont repris et c'est un sprint massif qui se tiendra devant nos yeux. Je retourne alors dans la cabine de Daniel et Fabien afin de ne rien louper de cette arrivée.
 Les coureurs arrivent à vive allure devant le stade Vélodrome, ils s'engouffrent dans l'avenue du Prado. Ça y est, ils sont là ! Qui de Cavendish, Greipel, Sagan ou Kittel va s'imposer devant nous ? Daniel Mangeas bondit de son siège tant le suspense est à son comble. Cavendish (Omega Pharma-QuickStep) est lancé sur un plateau par son équipier et va être difficile à battre. Nous n'avons même pas le temps de nous attarder sur la chute massive qui s'est produite, tant ça va vite. Avec une vitesse de pointe qui doit dépasser les 70 km/h, c'est le champion de Grande-Bretagne qui lève les bras devant nous et remporte sa première victoire sur ce Tour 2013, la 24ème sur cette épreuve. Il devance le Norvégien Boasson Hagen et le porteur du maillot vert, Peter Sagan (Liquigas). Simon Gerrans (Orica Green Edge) conserve son maillot jaune et les coureurs retardés dans la chute franchissent les uns après les autres la ligne d'arrivée.
Il est temps pour Daniel de filer pour rejoindre le podium où se déroulera la cérémonie protocolaire. J'en profite pour remercier mes hôtes d'avoir partagé leur quotidien avec moi, pour le plaisir qu'ils m'ont procuré aujourd'hui et leur souhaite une bonne continuation sur ces trois semaines intenses qu'ils sont en train de vivre. Il me faut maintenant marcher quelques kilomètres pour rejoindre le métro, ses quais et ses rames bondées puis la gare de Marseille-Blancarde avant de revenir à la maison vers 20h30. Des souvenirs plein la tête et l'envie de remettre ça dès le lendemain avec le départ à Aix-en-Provence.
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