Jean-Louis Leblond a redonné une âme au groupe gardéen.

Quelques instants après leur succès arraché dans le derby (28-26), les joueuses du Handball Gardéen ne s'y sont pas trompées. Elles sont allées enlacer Jean-Louis Leblond, leur nouvel entraîneur. De l'avis des cadres de l'équipe, leur victoire, c'est aussi "sa" victoire. Car même si celle-ci a été acquise dans des circonstances particulières, Caroline Geti et ses coéquipières ont eu le mérite de toujours y croire. Une grosse envie qui s'était pourtant perdue au fil de la saison alors que c'était la force du HBG, notamment la saison où les Gardéennes avaient obtenu leur montée en N1.

« Je pourrais manger le parquet pour lui »

Fort d'une grosse expérience et d'une bonne connaissance de l'effectif, Leblond était arrivé début mars pour sauver un collectif qui semblait partir à la dérive. C'est d'ailleurs pour cette raison que William Lignier, l'ancien entraîneur, avait démissionné quelques jours plus tôt. Ce dernier estimait à l'époque qu'il fallait un électrochoc pour que le groupe qu'il avait côtoyé dix-huit mois reprenne vie. Par ses méthodes rigoureuses et son charisme, celui qui a dirigé le Pôle Espoirs de Hyères ou plus récemment l'AS Cannes (D2) a trouvé les mots pour remobiliser ses troupes. « Quand il parle, parfois, il me donne des frissons. Je pourrais manger le parquet pour lui » avoue Delphine Fourmillier, qui l'a bien connu à La Crau.

L'ailière, étincelante contre les Toulonnaises (11 buts), concède sans hésitation que Leblond « a fait retrouver la gnac » au groupe. Déjà, avant le derby, la gardienne et capitaine Roxane Cox abondait dans ce sens puisqu'elle nous confiait que la venue de ce « super entraîneur » avait permis « une remobilisation ». Même son de cloche du côté de la pivot Aurélie Andrieux, qui estime que, par son vécu chez les professionnels, il « apporte la rigueur et le sérieux » qu'elle et ses partenaires avaient perdu. 

Leblond peut-il rester ?

Si le maintien n'est pas encore mathématiquement acquis *, il est en très bonne voie après cette victoire contre Toulon Saint-Cyr. Entre les nombreuses blessures (dont Genest et Bertolucci, deux éléments essentiels), les filles qui ont arrêté et un moral en berne, ce n'était pas gagné d'avance il y a un mois. Le Handball Gardéen peut donc préparer la saison prochaine sans grande angoisse.

Avec toujours Jean-Louis Leblond à sa tête ? Le président Christophe Chabot l'espère même s'il sait que ce sera compliqué de garder son coach, notamment parce que ce dernier est pisté par des clubs pros. Mais en cas de départ, ce sera sans rancune puisque Leblond aura réussi sa mission. Preuve que c'était le bon choix.

 * à quatre journées de la fin, le HBG compte cinq points d'avance sur le premier relégable, Saint-Étienne Andrézieux, qui a un calendrier compliqué