Auteur d'une superbe saison (invaincue depuis novembre 2014), le Hyères OSH a obtenu sa montée et jouera la saison prochaine en Nationale 2 féminine. Entretien avec l'entraîneur hyéroise, Karine Bonnus, heureuse du dénouement mais surtout fière de l'implication de ses joueuses.
AS83 : Karine, félicitations pour la montée directe en Nationale 2.
KB : Merci (rires). Ça y est, c'est fait ! Dès le début de la saison, on avait annoncé qu'on jouait la montée vu qu'on restait sur une troisième place l'an passé et qu'on avait renforcé le groupe. Mais on savait que ce serait difficile jusqu'au bout avec le centre de formation de Nice qui était dans la poule. Les trois premiers mois de compétition ont été compliqués avec l'intégration des recrues qui prend toujours du temps et surtout beaucoup de blessures. D'un week-end sur l'autre, je n'avais jamais le même groupe. La période n'était pas évidente mais à partir de fin novembre, on a récupéré tout le monde et on n'a plus perdu.
« Un coup du sort en notre faveur contre Nice »
AS83 : À quel moment vous vous êtes dit que la montée était en bonne voie ?
KB : Il y a eu un coup du sort en notre faveur lors du match aller contre Nice. On perd de six buts sur le terrain mais en faisant en super match. Le soucis, c'est qu'elles avaient fait jouer un fille qui n'était pas qualifiée et on a eu match gagné. Là, on s'est dit "cette année, c'est pour nous". Elles nous ont fait ce cadeau, on l'a pris. On a eu conscience que le facteur chance était en notre faveur. Pareil au match retour où, pour une histoire de règlement, elles ont enlevé deux filles du centre de formation de la feuille de match. Elles s'en sont aperçues au dernier moment. Au final, on termine avec un point d'avance sur Nice et ces événements ont fait la différence. Maintenant, on ne démérite pas du tout sur l'ensemble de la saison.
AS83 : Qu'est-ce qui sera pour toi le meilleur souvenir de la saison ?
KB : Notre plus grande réussite, à Marie (Caturegli-Eyraud, son adjoint) et moi, c'est d'avoir garder tout le monde. Hormis deux filles qui ont arrêté parce qu'elles étaient enceintes et deux autres qui se sont malheureusement fait les ligaments croisés, on a eu aucun abandon en cours d'année. Quand je vois que les vendredi fériés de mai, il y avait dix-huit filles à l'entraînement, c'est franchement un bonheur. Le groupe est resté mobilisé jusqu'à la fin. Même les filles qui étaient blessées venaient pour travailler la muscu. Sans qu'on leur demande. Honnêtement, je n'avais jamais vu ça. Tout le monde était impliqué. Si on avait raté la montée, on aurait été dégoûté, bien sûr, mais ça n'aurait pas remis en cause le plaisir qu'on a pris avec ce groupe.
« Le groupe est resté mobilisé jusqu'à la fin »
AS83 : On imagine que tu as déjà la tête tournée vers la saison prochaine.
KB : On va bien entendu s'appuyer sur le groupe de cette saison puisqu'il n'y aura que deux départs. Deux filles qui vont arrêter l'an prochain pour raisons personnelles mais ce sont deux mamans donc je le comprends. C'est mon seul regret. Après, il faudra étoffer l'effectif, déjà en quantité. On a quelques contacts mais ce serait anticipé d'en parler maintenant. On est dépendant de l'aspect financier. Les collectivités donnent de moins en moins d'argent donc à nous de trouver des ressources extérieures supplémentaires. En ce sens, le club a bien progressé cette saison avec notamment l'arrivée d'Adina Tuvène (NDLR : ancienne joueuse professionnelle à Toulon Saint-Cyr) pour la recherche de partenaires. C'est une bonne chose qu'il faut continuer à développer. Car maintenant qu'on est en N2, l'équipe a besoin d'être renforcée.