AS83 : Le 14 décembre 2003, l'équipe de France féminine de handball remportait son premier titre mondial en Croatie. Ça te rappelle des souvenirs particuliers ? SH : Ça, c'est sûr (rires). C'est le plus beau souvenir de toute ma carrière. Ça restera à vie ! Le contexte, le score (NDLR : 32-29 en prolongations contre la Hongrie, après avoir été mené de sept buts), l'état d'esprit du groupe. Tout ça fait que c'est un sentiment que je ne pourrais jamais retrouver ailleurs, même hors handball. C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel ! En finale, on est passées par tous les états. La peur, le stress, la joie ... En une heure, tout y est passé. J'étais un peu jeune pour me rendre compte de ce que l'on était en train de vivre. C'est d'ailleurs un petit regret car je n'en ai pas profité réellement.
« Un sentiment que je ne pourrais jamais retrouver ailleurs »
AS83 : La Fédération française de handball vous a mises à l'honneur il y a deux semaines, lors du tournoi de Razel-Bec ? SH : Oui et tout le monde a répondu présent, il n'y en a pas une qui s'est désistée. C'est la première fois qu'on se revoyait toutes depuis le titre. Certaines sont parties vivre dans les DOM-TOM, d'autres ont complètement coupé avec le handball donc c'est compliqué. Quand on s'est revues, on avait l'impression que c'était hier. Il y en a que je n'avais pas vues depuis dix ans. Par contre, j'ai souvent croisé Isa (Cendier), Nodjaliem (Myaro), Raph' (Raphaël Tervel), Sandrine (Delerce) ou Val' (Valérie Nicolas). On a vraiment passé un super week-end, on remercie la Fédération de nous avoir organisées ça car c'était vraiment top.
AS83 : Avec le recul, quel regard portes-tu sur ton parcours chez les Bleues ? SH : Je me dis que ce n'est pas si mal que ça (rires). J'ai eu pas mal de chance avec ce titre mondial que peu de personnes ont eu. C'est quelque chose de grand. Il y a le regret des Jeux Olympiques où on fait deux fois 4èmes et une fois 5èmes. On n'est pas passées loin à Athènes en 2004 (NDLR : élimination par la Corée en demi-finale, 32-21). À Pékin, on est favorites mais on finit 5èmes. Ça aurait été l'apothéose de ramener une médaille et c'est sans doute la plus grande plus déception de ma carrière. Mais bon, je me dis que j'ai participé à trois olympiades, c'est déjà quelque chose d'exceptionnel donc il ne faut pas trop en demander.
« Les Jeux, une grande déception »
AS83 : Un petit mot sur l'équipe de France actuelle qui dispute le Mondial en Serbie ? SH : Je n'ai pas suivi en détails car j'ai des semaines chargées mais elles ont l'air de bien se débrouiller. J'avais un peu peur avec les matches de préparation qui étaient pas forcément top. J'ai l'impression qu'elles montent en puissance donc c'est bien. Un favori ? Non car je ne connais pas trop les autres équipes, j'ai coupé un peu avec le handball international. Mais je souhaite à la France d'aller le plus loin possible.
AS83 : Côté club, Toulon Saint-Cyr sera d'attaque pour la deuxième partie de saison ? SH : On l'espère. On sera ambitieuses. Je trouve qu'on est plus matures, plus solides et qu'on a appris de nos erreurs de l'an passé. Je pense que la deuxième partie de saison sera plus belle que la première. On va essayer d'aller en play-offs et après, tout est possible. Et pourquoi pas aller chercher un titre en coupe. Pendant la trêve internationale, on se fait une deuxième préparation physique afin de ne pas couper trop longtemps pour la reprise. On fait pas mal de courses, un peu de muscu' et on a les week-end pour souffler. C'est une période que je n'avais pas trop l'habitude de connaître mais qui me plaît pas mal.
AS83 : Dernière question, tu sais déjà de quoi sera fait ton après-carrière ? SH : Bien sûr, j'ai déjà préparé ma reconversion. Je fais actuellement une formation d'assistante vétérinaire et ensuite, je souhaiterais être ostéopathe équin (NDLR : pour les chevaux). Mais tant que le physique tient la route et que je suis capable d'être performante en Division 1, je continuerai.
|